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les erreurs de l’église

exclusivement de l’ordre ecclésiastique, c’est-à-dire sont chose de pure convention hors du système catholique. Ils n’existent que là. L’Église a imaginé, longuement défini et lentement appliqué, certaines opérations mystiques qui, à la seule exception du baptême, ne sont devenues obligatoires qu’après plusieurs siècles et qui toutes, le baptême comme les autres, ont subi des modifications nombreuses et fondamentales. Ces opérations mystiques, entièrement étrangères au droit naturel par leur nature même, conduisaient dans son système à une plus grande perfection en vue de l’existence future.[1]

Mais le mariage n’est sous aucun rapport et à aucun point de vue une opération mystique, une notion, croyance ou acte appartenant à la métaphysique religieuse. Il est un acte voulu par la nature pour la propagation de l’espèce ; un acte sortant complètement en conséquence de l’ordre métaphysique et mystique. Il ressort donc exclusivement de l’ordre de nature et comme acte physiologique et comme contrat. L’Église ne s’en est emparée qu’au moyen de sophismes audacieux quand elle ne com-

  1. Encore à la fin du ive siècle on baptisait les catéchumènes par l’immersion complète de tout le corps. Et on n’observait pas même les règles de la décence puisque pendant une émeute un certain nombre de catéchumènes femmes, que saint Jean-Chrysostome baptisait à peu près dans le costume d’Ève avant la chute, se sauvèrent presque nues par les rues de la ville. C’est ce petit accident qui fit modifier la décente pratique, car cette promenade en petit costume avait fort prêté à rire aux païens.