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sur le mariage et le divorce

qu’il y a eu consentement mutuel. Et que ce consentement soit donné devant le prêtre ou devant l’officier civil, la chose est indifférente en droit naturel puisque les conjoints ont le droit de se marier de leur propre volonté, s’il n’y a pas d’empêchement légal, que l’Église le veuille ou non.

Et la chose n’est pas indifférente seulement en droit naturel car elle l’était autrefois même en religion. Les papes Adrien ii et Alexandre ii ont décidé que le consentement donné en présence de témoins, même sans la présence d’un prêtre, constituait un mariage valide. Le mariage civil existait donc alors du consentement de ces deux papes qui acceptaient les dispositions du droit romain. Innocent iii comme Nicolas ier avant lui, décide que le mariage se contracte par le seul consentement des parties. Mais au temps d’Innocent iii le prêtre était considéré comme ministre du sacrement. Il fallait donc se marier devant lui et là l’Église était logique. C’est depuis qu’elle a déclaré que le prêtre n’est pas ministre du sacrement que sa logique est en défaut. On me dira peut-être qu’elle n’a pas décrété cela en concile. Alors où est l’obligation de croire que les conjoints sont les auteurs et producteurs du sacrement ? Les canonistes qui le contestent ne valent-ils pas ceux qui l’affirment ? Que l’on commence donc par établir quelque chose de certain avant de damner les gens et de les faire insulter par ses saintes plumes !

Il est bien clair qu’autrefois le contrat n’était pas