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les erreurs de l’église

emploie toujours l’expression la moins sujette aux interprétations incorrectes.

Les légistes sont toujours clairs parce qu’ils partent de principes incontestés, donc de prémisses sûres. Alors les conséquences marchent toutes seules. Les canonistes, eux, sont toujours obscurs parce que leurs raisonnements sont nécessairement subordonnés aux exigences du dogme. Ils ne voient le droit naturel qu’à travers le principe de l’infaillibilité de l’Église. Voilà pourquoi ils le voient forcement sous un jour faux. Et voilà enfin pourquoi les uns tirent à hue et les autres à dia, au grand amusement de la galerie.

X


Veut-on voir les conséquences nuisibles, navrantes quelquefois, des définitions erronées de l’Église sur le mariage ? Ceux qu’elle aveugle au lieu de les éclairer commettront quelquefois de véritables monstruosités par esprit de religion — religion mal entendue quoiqu’elle vienne de l’Église.

Un jeune homme protestant et une jeune fille catholique s’aiment. Tous deux sont croyants et pratiquants. L’Église permettra le mariage à condition que tous les enfants soient élevés dans le catholicisme. Le jeune homme veut qu’au moins les garçons soient élevés dans sa croyance à lui, mais l’Église a décidé que toute autre religion que la sienne conduit droit à l’enfer. Elle a bien admis