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sur le mariage et le divorce

plus ministre du sacrement on me soutenait mordicus que je me trompais, qu’il n’y avait pas de bon sens à soutenir que les ministres du sacrement fussent les conjoints. « Comment pouvez-vous soutenir une chose pareille ? » me répondait-on. Cela montre tout simplement que le bon sens général proteste contre le point de vue nouveau qu’ont adopté les canonistes.

Les gens de bonne foi, qui ne connaissent pas les raisons des finesses ecclésiastiques, veulent rester dans la logique du système dont les canonistes sont forcés de sortir par suite de la petite volte-face qu’a dû faire l’Église après avoir modifié sa forme sacramentelle. Ces gens de bonne foi ne soupçonnent pas les petites misères du système, les divergences de vues qui existent sur la question. Ils n’imaginent pas que les théologiens puissent être en guerre les uns avec les autres sur un sujet aussi important. Et quand on leur dit les choses telles qu’elles sont ils croient que c’est le diable qui nous envoie les tenter.

Mais voilà un canoniste qui vient faire l’admission formelle, complète, que les théologiens ne s’entendent pas sur une question de salut ! N’est-ce pas parfaitement amusant ?

Enfin, comme il faut toujours essayer de sauver une situation, même au prix d’un paradoxe, le cardinal nous dit :

« Quant au ministre du sacrement, il est certain