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sur le mariage et le divorce

une autre. Elle se débat sans cesse contre des objections insolubles parce que son système est forcément en conflit avec le droit naturel et, par suite, en conflit avec le simple bon sens des choses.

Enfin, quand elle permet à ses saintes plumes d’affirmer, comme si elles le croyaient, qu’elle reconnaît le mariage protestant, elle sait pourtant bien qu’elle ne peut pas le faire sans mettre au panier son décret Tametsi. Donc cette affirmation ne constitue qu’un subterfuge indigne au point de vue de la bonne foi et de la conscience et elle ne devrait pas le tolérer.

Maintenant où le beau principe qu’il n’existe pas de mariage régulier chez les israélites et les protestants. et surtout chez les unitairiens et les libres penseurs mariés civilement, conduit-il le théologien catholique ? À qualifier de simple fornication la séduction d’une femme non catholique par un célibataire catholique. La femme n’étant pas légitime aux yeux de l’Église l’adultère ne saurait exister. La loi civile y voit un adultère et elle a raison. Elle est donc supérieure ici — comme sur tant d’autres points du reste — à la loi ecclésiastique au point de vue de la morale publique et privée. Le légiste redresse donc ici les docteurs infaillibles. En un mot le législateur civil a complètement raison et l’Église a complètement tort sur cette question.