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sur le mariage et le divorce

mariage protestant c’est en se mettant en contradiction avec elle-même dans le passé.

Mais il y a de nos jours encore une preuve indiscutable que l’Église ne reconnaît pas le mariage protestant puisque si l’un des deux conjoints se fait catholique on lui permet de se remarier du vivant du conjoint resté protestant. Je cite des faits de ce genre un peu plus loin. L’Église ne reconnaît donc pas le mariage protestant puisqu’elle le traite comme non avenu en certains cas. Et pourtant Benoit XIV a déclaré que le mariage de deux protestants, fait selon les règles de leur église, était valide. Pourquoi le clergé français n’a-t-il pas admis cette décision et l’a-t-il combattue jusqu’à la Révolution ? Le fanatisme l’emportait tout simplement sur la raison.

L’Église ne reconnaît certainement pas le mariage unitairien, non plus que le mariage israélite, ou le mariage purement civil de deux déistes ou de deux libres penseurs, quoique pourtant ils aient tous satisfait à la règle absolue en droit canon du consentement libre qui seul constitue l’essence du mariage. Elle pose donc des principes qui ne sont pas même justes dans le faux droit ecclésiastique et qui sont absolument faux en regard du droit naturel.

De ce qu’elle a eu la fantaisie de décider, à Trente, non seulement que le contrat était la matière du sacrement, principe qui n’avait rien d’inacceptable en lui-même, mais qu’il n’y avait pas de contrat sans sacrement, principe faux en droit naturel, il ne