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les erreurs de l’église

avaient eu recours pour faire déclarer leur mariage nul.

Dans le système théologique, au lieu d’aborder les difficultés de front et de les résoudre rationnellement on a sans cesse recours à de pures hypocrisies.[1] La loi n’admet plus ces détours, ces voies obliques de sacristie. Elle les a admis tant qu’elle est restée sous la férule sacerdotale, mais depuis qu’elle s’en est affranchie elle juge les questions matrimoniales sur les seules notions de droit et de justice que le dogme viole trop souvent.

Pourquoi l’Église n’a-t-elle jamais pu donner une formule correcte dans son propre système de son sacrement de mariage ? Précisément parce qu’elle a voulu déclarer sacrement une institution qui n’était pas susceptible d’être rangée rationnellement sous pareille classification. Qu’y a-t-il des religieux dans le but du mariage ? Qu’y a-t-il de religieux dans sa consommation ? L’institution en soi a-t-elle trait à autre chose qu’à la création de la famille conduisant à la constitution du corps social ?

Les conciles, les encycliques des papes répètent

  1. N’était-ce pas autoriser l’hypocrisie et le mensonge que de permettre aux gens, pour prêter leur argent à intérêt, d’arguer de dommage naissant, de lucre cessant ? Plutôt que de leur permettre franchement un acte légitime en lui-même, on leur suggérait toutes sortes de jésuiteries pour ruser avec les situations. La sincérité toujours reléguée dans son coin par le probabilisme !