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les erreurs de l’église

jourd’hui que toutes les usurpations de la papauté sur la puissance civile, que ses affirmations de droit antérieur et supérieur au pouvoir laïque, remontent à l’une ou à l’autre des 115 fausses décrétales que Blondel a irrévocablement démontrées telles en 1627. De même, pour le mariage, l’Église s’est emparée du lien en s’appuyant sur ces mêmes fausses décrétales et avant même d’avoir donné sa forme définitive au sacrement au concile de Latran de 1215. Voilà ce que nous présente le triste Syllabus comme des droits divins.[1]

IV


Il n’est donc pas vrai, absolument pas vrai, malgré toutes les colères de l’Église et les injures de ses fanatisés, que le mariage hors de la présence du prêtre soit un concubinage puisque le prêtre ne fait aujourd’hui rien, absolument rien de plus, que l’officier civil. Je comprends qu’on ait pu le dire quand on regardait le prêtre comme ministre du sacrement par sa bénédiction et le prononcé du conjungo aux conjoints. Il y avait là un acte extérieur que l’on

  1. Je discute un peu au long dans mon grand ouvrage ce malheureux document dont on espérait faire la loi suprême du monde moderne et qui n’a eu d’autre résultat que démontrer la singulière incompétence ecclésiastique dans le domaine politique et social, et même dans le domaine métaphysique et religieux. Il y a des inadvertances énormes et parfaitement amusantes dans cet enfant bâtard du jésuitisme.