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les erreurs de l’église

3o puisque le consentement, donc le contrat, précède nécessairement le sacrement. L’Église a fait une définition incorrecte en droit naturel pour confirmer son usurpation d’une institution qui ne lui appartenait pas. Mais une usurpation ne saurait modifier la nature propre des choses ;

21o L’Église a accusé le législateur d’avoir mis Dieu à la porte du sacrement de mariage. Il est pourtant bien clair que quand elle a déclaré : 1o que le prêtre n’est pas le ministre du sacrement — ce qu’il était autrefois comme de tous les autres sacrements ; — 2o que les conjoints seuls le sont ; 3o qu’ils s’administrent le sacrement à eux-mêmes et que le prêtre n’assiste plus à un mariage que comme témoin, il est bien clair, dis-je, que l’Église elle-même avait déjà mis Dieu à la porte et que le législateur n’a fait qu’emboîter le pas derrière elle, avec un certain plaisir peut-être de voir la contradiction de l’Église, mais enfin il n’a fait que suivre et non précéder ;

22o L’Église n’a pas assez d’horreur et d’anathèmes pour le mariage civil. Mais par le seul fait que le prêtre n’est plus ministre du sacrement et que les conjoints se le confèrent à eux-mêmes il est clair à ceux que la théologie n’aveugle pas qu’il ne se fait plus dans l’Église que des mariages civils puisque la présence du prêtre sans bénédiction et sans conjungo ne constitue pas à proprement parler un mariage religieux ;

23o L’Église a toujours affirmé et affirme encore