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les erreurs de l’église

confère pas ! Il n’y a donc plus de mariage religieux.

Le consentement, qui seul rend le mariage valide, peut donc se donner devant l’officier civil comme devant le prêtre. La simple constatation d’un fait, savoir : du consentement des parties par celui-là ne vaut-elle pas la même constatation par celui-ci ? Si le prêtre ne fait absolument rien de plus que l’officier civil, où donc voir le mariage religieux, et pourquoi tant crier si on se passe de lui ?

Si Pie ix avait un peu mieux connu l’histoire de son Église, il aurait su que sous les empereurs romains l’Église n’avait rien à voir dans le mariage comme contrat. Jusqu’à Justinien le mariage se faisait en présence de témoins et sans l’intervention d’un prêtre. Par sa Novelle 74 il autorise les prêtres à être témoins, si les parties le désirent. Il s’agissait donc bien d’un contrat purement civil. Sous Clovis le mariage était régi par la seule loi romaine dont le principe était que c’était le consentement et non la cohabitation qui faisait le mariage, principe que l’Église a adopté.

Childebert, fils de Clovis, par suite probablement de la terrible ignorance de ces temps de barbarie, confie aux évêques en 532 le soin d’appliquer les lois sur le mariage, mais tout en considérant toujours le mariage comme acte purement civil. Et et ce qui le prouve, c’est que la Constitution générale de Clotaire, frère de Childebert et qui lui avait succédé, confirme vers 559 les lois romaines sans faire d’ex-