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sur le mariage et le divorce

la bénédiction du prêtre qui rend le mariage valide », dit le cardinal Gousset. « Le mariage est un sacrement dont la cause efficiente est le consentement mutuel », a dit le concile de Florence.

Eh bien alors ! que devient la grande décision de Pie ix que : « Toute loi qui consacre le principe de l’union civile indépendante du mariage religieux est d’une nullité radicale. » Quoi ! le sacrement gît exclusivement dans le consentement des parties, nullement dans la bénédiction du prêtre ni dans les anciennes paroles sacramentelles ou cérémonie religieuse, et la Curie a l’arrogance de déclarer nulle toute loi qui affirme le principe même de l’Église : que le sacrement est constitué par le seul consentement des parties ! Mais, bons aveugles ! si la bénédiction du prêtre et les paroles sacramentelles qui constituaient autrefois la cérémonie religieuse restent en dehors de l’essence du sacrement, il n’y a donc pas, à proprement parler, de mariage religieux ! Pie ix et ses illustres conseillers n’ont donc rien compris à leur ineffable décision. Est-ce la seule présence du prêtre, sans bénédiction et sans cérémonie religieuse, qui constituerait un mariage religieux ? Cela ne tient pas debout. Il y avait réellement mariage religieux dans le système quand le prêtre bénissait les époux, prononçait le conjungo, devenait par là ministre du sacrement. Mais l’Église déclare aujourd’hui que le prêtre n’est pas ministre du sacrement et que sa bénédiction ne le