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sur le mariage et le divorce

les profonds théologiens membres du tribunal le pauvre Israélite n’avait aucun droit qu’ils fussent tenus de respecter ! Droit de l’époux, droit du père, tout cela devenait lettre morte devant les représentants de Dieu ! Eh bien ! est-il admissible que ce qui était infâme dans l’esclavage devienne précepte divin dans le catholicisme ? Or, pour défendre la Curie dans le cas de Padova il faut affirmer le honteux paradoxe.

Au reste nombre de plumes cléricales sont parfaitement à la hauteur de l’acte.

Eh bien que faisait ici la Curie du précepte de saint Paul ; et aussi de celui de saint Thomas : qu’en tant que question de droit naturel le mariage doit être régi par le droit naturel ? Mais il y a peut-être mieux encore. Le dernier Rituel de Soissons, rédigé au XVIIe siècle, établit les vrais principes sur la question du mariage des non baptisés. Voyez :


On peut considérer le mariage comme contrat ou comme sacrement. Le mariage était un contrat, et un contrat légitime, avant la venue de J. C., et l’est encore chez tous les peuples qui n’ont pas embrassé l’Évangile. Le baptême étant la porte des sacrements il est clair qu’il ne peut y avoir de sacrement de mariage entre ceux qui ne sont pas baptisés ; mais il peut y avoir un mariage légitime en prenant le terme de mariage pour cette union légitime de l’homme et de la femme, nécessaire à la propagation du genre humain, et qui a toujours existé parmi les hommes. C’est en ce sens que l’Apôtre l’enseigne.


Il y a donc mariage légitime selon saint Paul, saint