Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
les erreurs de l’église

chez les catholiques ? Pourquoi leur consentement ne signifierait-il rien puisque là seulement gît l’essence du mariage dans l’Église elle-même ? De quel droit l’Église refuse-t-elle d’admettre chez les Israélites se mariant selon la Bible le principe de la volonté, quand la volonté est chez elle-même la seule base du mariage ? Peut-on se mettre en plus parfaite contradiction avec soi-même et avec le plus simple bon sens ? Si le consentement libre forme chez les catholiques l’essence du mariage comment peut-il ne pas l’être chez tous les non catholiques ? Veuillez donc bien nous donner des définitions plus sensées dans votre propre système ou veuillez nous laisser tranquilles. Ce qui est vrai chez vous ne peut pas devenir faux chez les autres ! Vous paraissez en vérité comprendre le droit à la façon du sauvage disant à un missionnaire : « Quand je prends la femme d’un autre, c’est bien. Mais quand un autre me prend ma femme, c’est mal. »

XLIX


Le cas du juif Padova, de Rome, est une bien plus grande honte pour l’Église que l’enlèvement du petit Mortara — et autres enfants juifs car ce cas n’était pas rare — qui pourtant a été réprouvé et flétri par tous les catholiques intelligents et respectueux des droits du père de famille. Mais au moins dans les enlèvements d’enfants, tout en violant audacieusement le droit du père qui, excepté pour les ignorants et les fanatiques,