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les erreurs de l’église

XLVIII


Sur aucune question la déraison ecclésiastique ne s’est plus manifestement démontrée que sur celle du divorce. On a crié bien haut parce que les non catholiques pourraient divorcer. Mais qu’est-ce que cela peut bien vous faire ? Vous voulez, vous, montrer l’exemple de l’immoralité au public et à vos propres enfants par la séparation de corps ? Eh bien on ne vous en empêche pas ! Vous aimez les situations fausses ? Eh bien on vous permet de continuer à faire de l’hypocrisie ! On vous conserve avec soin ce que vous pratiquez avec le plus de talent ! De quoi, diable ! vous plaignez-vous ? Il vous convient que vos séparés vivent dans l’adultère ? Eh bien ! on vous l’accorde ! Que vous faut-il donc pour vous taire ?

Vous êtes scandalisés d’un divorce même hors du catholicisme ! Eh bien ! veuillez donc, pour l’amour de Dieu ! songer un instant que ceux auxquels vous imposiez les plus criantes injustices — comme les protestants de France auxquels vous refusiez l’état civil — avaient bien plus de raison, eux, d’être scandalisés de vous voir donner un soufflet à Jésus sur la question du divorce pour cause d’adultère !

Dans tous les cas, ce qui reste vrai, c’est que 1o vous faites hypocritement des divorces, sous le mot commode de nullités, pour les princes et pour les fortes bourses ; 2o que vous en faites aussi pour les protes-