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les erreurs de l’église

jettent graduellement loin d’eux le boisseau sous lequel elle éteignait les intelligences, on voit et comprend enfin ses nombreuses erreurs en droit naturel et civil sur la question du mariage, et le temps est arrivé où il faut qu’elle cède au savoir supérieur laïque. Je sais bien que pareil mot met les violents du catholicisme en fureur, mais les fureurs de la foi aveugle ne peuvent plus prévaloir contre le bon sens depuis que le raisonnement du bûcher est mort et enterré. Les définitions de Pothier sur le mariage sont péremptoires, supérieures à tout ce que le droit canon a pu imaginer pour s’emparer d’une institution essentiellement sociale et civile. Et on ne lui répond que par de purs sophismes ecclésiastiques que nous allons voir se succéder en nombre formidable.

III


Maintenant cette autre prétention du clergé qu’il n’y a pas de mariage honorable et régulier hors de la présence d’un prêtre ; que ce mariage n’est qu’un concubinage et une débauche, est un des plus ébouriffants paradoxes qui soient entrés dans une tête ecclésiastique. Pourquoi ? Parce que l’essence du mariage gît uniquement dans le libre consentement des conjoints. Même devant le prêtre il n’y a pas de mariage sans consentement libre. « La cause efficiente du mariage est le consentement des époux » dit saint Thomas. « C’est ce consentement et non