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sur le mariage et le divorce

rend coupable. Voilà cinquante siècles que les prêtres de toutes les religions justifient leurs crimes en les disant ordonnés de Dieu. Et le sacerdoce catholique n’a pas fait mieux quoiqu’il soit en possession, dit-il, de la vérité certaine ! Lui plus que tous les autres a ordonné des massacres au nom de Dieu.

Dans le cas que je cite d’une femme abandonnée, ou d’un homme dont la femme s’est laissée enlever par un gredin, faut-il, oui ou non, réparer le malheur qui les frappe ? Le laïc dit oui, le prêtre dit non ! Où est le bon sens ? Où est la justice ? Où est la sympathie ? Où est la notion bien comprise du devoir même en religion puisque la conséquence fatale de la situation sera une vie immorale pour eux ? Le dogme peut-il vraiment se mettre au-dessus de la morale ? N’est-il pas clair, aux yeux des gens qui ont pu se redresser l’esprit une fois sortis des mains du prêtre, qu’un dogme qui conduit presque fatalement à la violation de la morale est un dogme faux, un dogme de l’invention du prêtre et non inspiré de Dieu ?

Soumettez ces questions au seul droit naturel, justice est finalement rendue à ceux qui souffrent. Abandonnez-les à la loi ecclésiastique, l’injustice inexorable surgit de suite. Des que le prêtre domine l’État celui-ci devient injuste. Voilà son influence civilisatrice.