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les erreurs de l’église

s’agit nullement du bûcher de la fidélité conjugale pour une malheureuse laissée seule et sans ressources avec des enfants qu’elle doit nourrir. Mère, elle n’a pas le droit moral de se jeter dans la haute poésie du bûcher, pour faire plaisir à une Église qui se montre si cruellement injuste envers elle. Elle a des devoirs pressants à remplir, au lieu d’écouter des tirades sonores, de belles phrases académiques qui la laissent sans pain avec ses enfants.

Présenter au monde comme infaillibles des définitions qui conduisent à d’aussi monstrueuses conclusions et à pareils conseils c’est tout simplement montrer que l’on s’est considérablement faussé l’esprit, quelqu’éminent qu’il soit, dans des études trop exclusives ; c’est montrer que son intelligence s’est à la longue viciée sous la direction d’une foi qui empêche de voir le côté vrai des choses.

Les prétentions de l’Église ne tiennent donc pas debout contre les faits, contre certaines situations particulières, et par suite contre la simple logique du sens commun. Voyez, d’ailleurs, cette religion d’amour qui ne sait faire que de la monstrueuse injustice dans certaines situations données.

Et remarquons, de plus, que celui qui ne veut absolument pas du divorce, parce que son Église l’y oblige, ne veut pas non plus de la séparation de corps.

« Je regarde la séparation de corps non comme un remède, mais comme une calamité terrible…