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sur le mariage et le divorce

la simple logique des situations. C’est beau en droit ecclésiastique, mais c’est insensé en droit naturel et civil. Le mari a brisé le contrat en violant tous ses devoirs d’honneur et d’affection, et la femme va rester liée à toujours ! Elle n’a pas même le droit, aux yeux de l’Église, de demander que justice lui soit rendue ! Et l’éloquent prédicateur la proclame seulement victime des fatalités et de la Providence ! Mais non, grand Dieu ! Elle n’est victime que d’un système insensé qui donne préséance à un dogme barbare sur la notion sacrée de justice due à l’innocente maltraitée. Et comme toujours, le prêtre qui viole ainsi la justice au nom du dogme, passe respectueusement à Dieu le crime contre la justice que son dogme lui fait commettre. Au lieu d’être victime des fatalités et de la Providence cette femme n’est réellement victime que de l’orgueil ecclésiastique qui décrète comme venant de Dieu des contresens en morale et en justice que les plus simples notions de droit condamnent. Ce qui est immoral et injuste ici vient de l’Église et non de Dieu !

Quant à l’idée de la Providence permettant les épreuves, ne serait-il pas plus juste, plus respectueux envers Dieu, de croire qu’il n’inflige pas le malheur à la partie innocente, quand c’est la partie coupable qui devrait le subir ? Il n’existe pas de question sur laquelle les ecclésiastiques soient aussi irrémédiablement empêtrés dans le faux que celle des prétendues rétributions de Dieu toujours distribuées