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sur le mariage et le divorce

pendant des siècles, — que le mariage n’est pas légitime sans la présence d’un prêtre et que là seulement, quoique les conjoints produisent le sacrement par eux-mêmes, le dit sacrement peut se produire. Point de prêtre présent, point de sacrement, tout en affirmant bien que le prêtre n’est pas ministre du sacrement ! Ils ne se comprennent donc pas eux-mêmes ou ils veulent tromper. Eh bien ! le consentement est souvent donné des mois et même des années avant la production du sacrement qui ne peut clairement être antérieure à la cérémonie publique du mariage devant le prêtre. Or tout ce qui constitue essentiellement le contrat : projets, échange de paroles, ratification d’alliance, constatation légale de l’alliance par le notaire, puis par l’officier civil, précède forcément ce qui constitue le sacrement. Le mariage est donc, par sa nature et par son essence, et par la seule succession des faits, une pure institution de droit naturel et civil. Ne pas voir cela c’est ne rien comprendre à la question. Les juristes civils ont donc pleinement le droit de renvoyer à Pie ix et à ses conseillers leur très audacieuse affirmation d’ignorance chez ceux qui savent mieux et voient plus juste que Pie ix, et ses conseillers et son Église.

Autrefois, quand le monde entier était confessé par l’Église dans la personne de ses prêtres, personne ne se rendait compte du faux fondamental de ses prétentions. Aujourd’hui que les hommes re-