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les erreurs de l’église

à l’époque assignée à Adam par les généalogies de Jésus ; tout ce que le rév. Père pouvait conclure de l’assertion que le prétendu premier homme n’avait qu’une femme et la prétendue première femme n’avait qu’un homme, c’est que ni la polygamie ni la polyandrie ne sont permises. Mais conclure de là que l’indissolubilité du mariage est originelle, c’est tout simplement démontrer que l’on n’a pas réfléchi une minute à la conséquence rationnelle de la prémisse posée. De ce qu’un homme ne doit avoir qu’une femme suit-il qu’il n’existe pas de raison possible de l’annulation du contrat qui les unit ? Mais Jésus a trouvé une raison ! Qu’en a fait l’Église ? Et pourquoi le P. Didon n’y fait-il pas la moindre allusion ?

Le P. Didon n’aurait jamais exprimé une conclusion aussi peu en rapport avec sa prémisse devant un tribunal de légistes. Mais il avait affaire à un auditoire auquel il était défendu de réfléchir et il en a profité avec un sans gêne tout ecclésiastique. « Personne ici ne décomposera mon raisonnement, faisons donc du sophisme pour plaire à mon Église et pour conserver des âmes à Dieu. »

Singulière manière de conserver des âmes à Dieu que de leur affirmer des choses fondamentalement incorrectes.

Le R. P. base aussi sa prétention que le mariage est indissoluble sur ce que le rapport qui existe entre l’enfant et les parents ne peut être brisé par aucune puissance quelconque. Toujours confusion des