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sur le mariage et le divorce
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Tout cela se fit dans le plus grand secret afin que la chose ne fût ébruitée qu’après réalisation. Les secrets maçonniques ne seraient-ils pas par hasard un peu moins honteux que celui-là ?

Quand le duc tomba sous le couteau de Louvel il demanda qu’on lui amenât ses enfants du premier lit pour les embrasser avant de mourir.[1]

N’a-t-on pas permis au prince de Monaco de divorcer avec sa première femme il y a quelques années ? Je sais bien que l’on a décidé que le mariage avait été nul. Cette décision venait d’un tribunal ecclésiastique qui ne pouvait prononcer le mot de divorce, mais c’est une singulière nullité que celle d’un mariage régulier suivi de cohabitation de dix ou douze ans et dont il était résulté un enfant. On fait donc, malgré les grandes protestations convenues, plier le dogme devant certaines situations. Mais pour cela il faut que la grosse bourse soit de la partie. Sans cela n’espérez rien. Payez largement et alors on vous trouvera des raisons, même quand vous n’en avez pas ! N’est-ce pas un évêque, ambassadeur de France, qui a dit : « À Rome, sans or, n’espérez rien. » Donc avec de l’or espérez tout.

Citons encore pour mémoire le divorce de Henri IV avec Marguerite de Valois. Sûrement ce n’était pas parce qu’elle changeait d’amant après chaque con-

  1. Plaidoyer de M. Allou dans l’affaire Paterson. (V. Discours et plaidoyers, t. ii, p. 37 à 95).