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sur le mariage et le divorce

XLIV


Quatre tentatives ont été faites sous Louis-Philippe pour réintroduire le divorce dans le code. Quatre fois la chambre des députes a passé une loi à cet effet. Mais la chambre des pairs, catholique et réactionnaire en grande majorité, a donné le pas au dogme sur la loi naturelle et a repoussé les lois passées par la Chambre. En 1816 on abolissait le divorce parce que le catholicisme était la religion de l’État. On n’avait plus cette raison à donner sous la monarchie de Juillet, où il n’y avait plus de religion de l’État, mais on n’en a pas moins fait prédominer le droit canon sur le principe de justice. Le dogme reléguait le bons sens dans son coin ! Et cela venait du confessionnal !

Mais que font donc souvent ces gens que le seul mot de divorce horripile si fort quand ils l’ont sans cesse autorisé, pratiqué, imposé sous le faux prétexte de nullités qui n’étaient pas nulles ? Eh ! mon Dieu ! ils en font de temps à autre mais à la condition absolue que l’on soit généreux.

Ils permettent à Napoléon Ier de divorcer parce que sa femme était stérile, raison que l’Église n’a jamais admise en l’espèce. Ils permettent aussi le divorce au duc de Berry sous la Restauration. Ici le cas était réellement criant, mais il fallait bien faire plaisir à une tête couronnée et même donner un soufflet au dogme pour rendre service à la légitimité. Et le souf-