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sur le mariage et le divorce

par M. l’avocat général Séguier, parlant au soutien du rapport, pour voir où la foi substituée à l’examen philosophique peut amener de bons esprits.

Au lieu de parler en hommes de loi sur une question purement légale, ces hommes de foi sortaient à tout instant du plus simple bon sens des choses pour substituer les prescriptions du dogme aux principes fondamentaux de droit et de justice dont ressortent exclusivement les questions de droit naturel.

Tout se réduisait au raisonnement que voici : « La France est catholique, donc il faut abolir le divorce. » Que l’on dise donc alors franchement que c’est le droit canon et non la loi civile qui régit le pays !

Le système des nullités n’avait été arrangé, organisé, que pour permettre à l’Église de faire des divorces sans prononcer le mot. Toujours l’hypocrisie ou l’astuce dans les moyens comme dans le but ! L’ecclésiastique ne touche jamais à une question de l’ordre temporel que pour l’embrouiller de manière à ce que la grosse masse n’y comprenne rien. De là toutes sortes de moyens pour ruser avec les situations. Voilà pourquoi les légistes ont toujours été tenus en si sainte horreur à Rome. Ils voient les choses telles qu’elles sont, les définissent au seul point de vue des droits individuels tempérés par le droit social, et ne décident les questions que sur leur mérite intrinsèque au lieu d’y introduire sans cesse un élément qui leur est étranger. Mais cela ne peut aller au prêtre, parce que le droit ecclésiastique est basé sur