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les erreurs de l’église

On a fait deux fautes en 1816 : 1o une tyrannie évidente en abolissant le divorce pour les non catholiques ; 2o une ineptie de forte taille en ne rétablissant pas dans les lois celles au moins des anciennes causes de nullité qui étaient l’équivalent du divorce. On pouvait se séparer sous la loi religieuse pour certaines raisons que le code ne reconnaissait pas. En changeant de système il fallait au moins rendre complet celui que l’on substituait au premier. Mais l’assemblée de 1816, si justement appelée par Lerminier « idiote et forcenée », poussée qu’elle était l’épée dans les reins par un clergé plein de fiel et de rancune qui voulait à tout prix reprendre toutes les positions perdues, l’assemblée de 1816 n’a su faire qu’un coup de tête sans réfléchir à rien. Elle a aboli l’article VI du code sans même songer qu’il fallait au moins combler les lacunes que cette abolition créait dans le droit civil. Elle ne jugeait la question que du seul point de vue dogmatique, ne se préoccupait en aucune manière des droits individuels ; et elle commit par pur esprit sectaire une violation flagrante des droits des non catholiques. Elle n’a su que montrer l’étonnante incompétence de tout ce qui est clérical sur les questions de législation et de droit, et elle était trop furieusement fanatique pour songer seulement à remplacer ce qu’elle détruisait. Il faut lire les risibles raisons, exclusivement théologiques, données alors par M. Trinquelague, auteur du rapport sur le projet de loi abolissant le divorce, ou