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les erreurs de l’église

cas sur dix il n’a fait que sanctionner des immoralités. Le véritable résultat du système était de permettre aux hommes puissants de satisfaire leurs passions ou leur cupidité en payant bien l’Église. Ayant rejeté le divorce, seul moyen rationnel et légitime de rompre un mariage quand des raisons majeures l’exigent, l’Église prenait un détour pour le permettre en fait, tout en maintenant ses ordonnances contre. Dans l’immense majorité des cas ce sont les libertins qui invoquent l’une ou l’autre cause de nullité pour abandonner leur femme et leurs enfants. Et l’Église, qui y trouvait une très importante source de revenus, consentait sous les moindres prétextes — comme l’affirme son saint Pierre de Blois. — Pour se faire des revenus elle plongeait sans sourciller dans le déshonneur, et souvent la misère, des centaines de femmes et d’enfants. Ce sont des auteurs ecclésiastiques qui admettent ou prouvent ces iniquités ecclésiastiques.

XLI


C’est sur le seul principe de la religion d’état que la Restauration, qui n’a su que faire de la réaction aussi enragée qu’inintelligente, dominée qu’elle était par la congrégation, décida d’abolir le divorce. Or le principe de la religion d’état conduit forcément à la persécution de ceux qui pensent autrement que les hommes qui contrôlent ou administrent l’État.

Le prêtre tient particulièrement au principe de la religion d’état parce qu’il confesse le roi, les minis-