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les erreurs de l’église

pour les imbéciles successeurs du grand empereur.

Elle a autorisé une quinzaine de rois de France à répudier leurs femmes.

Cette tolérance de l’Église pour les princes qui répudiaient leur femme montre combien peu on envisageait ces questions d’un point de vue rationnel. La répudiation était bien autrement immorale que le divorce accordé en justice, puisque le mari se faisait ainsi juge et partie. Or l’Église l’a non seulement tolérée pendant assez longtemps chez quelques hommes puissants, mais elle a fini par les y obliger en arguant de la nullité des mariages. Ainsi, elle prétendait que le roi Robert le Pieux et la reine Berthe, qui n’étaient cousins qu’au septième degré et avaient été parrain et marraine ensemble avant leur mariage, ne pouvaient, pour ces deux raisons, contracter un mariage régulier. C’était tout simplement de la pire arrogance ecclésiastique ; et pour d’aussi absurdes raisons le pape mit le royaume en interdit et força par là le roi à répudier sa femme, qu’il aimait, pour en prendre une autre qu’il n’aimait pas. Jamais la papauté n’a été plus effrontée dans l’erreur et l’arrogance puisqu’elle punissait les innocents — les sujets — pour le coupable à ses yeux. Maintenant était-il vraiment coupable ? Évidemment non puisque ses prétendues fautes d’alors ne seraient plus fautes aujourd’hui.

Ce n’est vraiment qu’au onzième siècle que les