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les erreurs de l’église

Le concile de Vannes, de 465, permet au mari d’une femme infidèle de se marier avec une femme chrétienne du vivant de l’autre. Saint Paul avait pourtant dit : — i Cor., VII, 14 — que « le mari fidèle devait garder sa femme infidèle », et vice versa. Mais le concile, probablement par suite de considérations locales ou de mœurs particulières, mit de côté l’enseignement de saint Paul.

Au VIe siècle, la formule du moine Marculfe démontre que le divorce était admis alors pour cause d’adultère.

Au VIIIe siècle le concile de Compiègne de 756 donne la même autorisation que le concile de Vannes. Il va même jusqu’à permettre à une femme forcée de vivre séparée d’un mari atteint de la lèpre de se marier avec un autre. Quatre ans auparavant le concile de Verberie de 752 décide qu’un mari qui a renvoyé sa femme pour avoir tenté de l’assassiner peut en épouser une autre. On voit que le concile adoptait ici une disposition de la loi de Justinien. Le même concile décide qu’un mari dont la femme refuse de le suivre en pays étranger peut en épouser une autre.

Le principe de l’indissolubilité absolue, posé par saint Augustin, recevait donc de nombreuses atteintes trois siècles après lui. Et on ne voit pas que la papauté ait blâmé ces conciles. Donc il n’y avait pas encore de jurisprudence uniforme et on se décidait d’après les circonstances, et dans certains cas selon le