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sur le mariage et le divorce

moniales. Sainte Fabiola, dont le cardinal Wiseman nous a donné une histoire si pleine de fantaisie, se sépare de son mari adultère et se remarie avec un autre homme. Et saint Jérôme la loue de son acte, preuve que l’on se regardait alors dans l’Église comme lié par la restriction de Jésus. Remarquons que pendant les IVe et Ve siècles vivaient les plus célèbres Pères de l’Église et qu’ils acceptaient la législation impériale sur le divorce, que l’église grecque a conservée. C’est dans l’Occident, à la suite de saint Augustin, que l’on commença à repousser la dissolution du mariage pour cause d’adultère.

Le divorce, si abominable aujourd’hui, a été longtemps admis dans plusieurs pays chrétiens soumis au droit romain. Il l’a été en France sous les deux premières races ; en Allemagne jusqu’à la fin du VIIIe siècle ; en Angleterre jusque fort avant dans le dixième. Cela se comprend très bien puisque plusieurs Pères l’admettaient pour se conformer à la définition de Jésus. Chardon, bénédictin, dans son Histoire des sacrements, constate au chapitre du mariage que le divorce s’est conservé chez les Ostrogoths d’Espagne jusqu’au xiiie siècle.

XL


Je viens de dire qu’il n’existait pas encore de jurisprudence ecclésiastique établie sur la question au VIIIe siècle. J’aurais pu dire jusqu’au onzième.