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les erreurs de l’église

est la dispensatrice, rien ne l’arrête, car ce principe la met au-dessus de tout dans le monde.

En 449, Théodose ii, empereur profondément catholique, augmente le nombre des causes de divorce et défend le mariage entre cousins germains.

Un siècle plus tard, Justinien, empereur profondément catholique aussi, et surtout persécuteur féroce des dissidents, ne proscrit pas le divorce, mais annule la disposition de Constantin l’autorisant par consentement mutuel. Il permet le divorce dans plusieurs cas : 1o pour impuissance ; 2o quand les deux parties veulent embrasser la vie monastique ; 3o quand l’un des conjoints est depuis un certain nombre d’années en captivité. Puis, par sa Novelle 117, ch. VIII, il permet à la femme de divorcer : 1o pour tentative d’assassinat ou d’empoisonnement sur sa personne ; 2o pour l’avoir poussée à l’adultère ; 3o pour l’avoir accusée faussement d’adultère ; 4o pour avoir une concubine dans sa maison ou même en entretenir une dans la même ville. Plusieurs cas sont aussi prévus pour le mari, dont quelques-uns peu sérieux.

On voit, par ce qui précède, que les légistes, qui ne reçoivent pas les lumières d’en haut, cherchent à se tenir en tout ordre d’idées dans les limites du bon sens et à n’imposer que ce qui est rationnel et juste en droit naturel. Ils ne méconnaissent pas, comme l’Église, les droits les plus évidents des individus. Le prêtre, lui, dont le système est selon lui au-dessus