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sur le mariage et le divorce

En Espagne même il a fallu introduire enfin, comme simple mesure d’ordre public, le mariage civil malgré les mandements effrénés des évêques. Avec l’Inquisition la superstition était venue dans ce bienheureux « pays de brigands et de moines » dire à la religion : « Ôte-toi de là que je m’y mette. » Et la superstition est restée maîtresse de ce beau pays, où l’Inquisition a fait fermer les milliers de manufactures des Maures pour leur substituer neuf mille couvents qui rendaient au peuple peut-être la millième

    pas ceux qui avaient fait des inscriptions incorrectes, mais les enfants eux-mêmes qui n’avaient plus d’État civil. Sûrement il y avait là matière à réforme. Mais le clergé catholique, qui prétend, comme toujours, à la suprématie sur les autres cultes, et dénie aux Juifs tout droit d’avoir un culte à eux, consentait bien à réformer le système, mais pourvu qu’il contrôlât seul l’état civil. Puis il suscitait en même temps toutes sortes d’obstacles et de difficultés au fonctionnement d’un système sur lequel il ne dominait pas. Et comme c’est toujours le cas avec un souverain bien confessé, l’empereur d’Autriche préféra forcer le ministère hongrois de donner sa démission plutôt que de consentir à faire une réforme aussi juste que nécessaire et urgente. En sa qualité de catholique il ne voyait la question que par les yeux de son confesseur et la réforme a été renvoyée aux calendes grecques. C’est le confesseur qui devenait l’empereur.

    Et c’est toujours et partout ainsi. Jamais le clergé ne veut reconnaître un droit quelconque chez les sectateurs des autres cultes sur le principe que l’erreur n’a aucun droit. Et sa logique spéciale le conduit à dire que ceux qui sont dans l’erreur n’en ont pas davantage. Malheureusement pour lui, quand on le force à discuter, on s’aperçoit vite qu’il a autant de poutres dans l’œil qu’il voit de pailles chez les autres.

    Depuis 1892, les partis ont bataillé désespérément en Hon-