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sur le mariage et le divorce

cette agitation factice que l’on fomentait, il y a quelques années, en Belgique, en Italie, en Autriche, en France, est tombée d’elle-même devant le bon sens public. On proclamait le mariage civil un affreux concubinage. Et pourtant il viendra un temps où l’Église se décidera à introduire quelque heureux distinguo qui rendra inoffensif ce qui était si horrible. Et les premiers pas sont déjà faits, ont été faits du vivant même de Pie ix, malgré ses pressantes recommandations antérieures.

En septembre 1875 Pie ix affirme aux membres d’un grand pèlerinage venu de Belgique que c’est un principe de morale chrétienne que le mariage religieux doit précéder le mariage civil. De suite les journaux cléricaux de Belgique entonnent l’hymne féroce contre l’antériorité du mariage civil. Eh bien Pie ix savait-il bien ce qu’il disait en affirmant que la priorité du mariage religieux est un principe de morale chrétienne ? N’est-ce pas là une de ces nombreuses assertions gratuites que l’on adresse aux ignorants, tout en sachant parfaitement que les hommes éclairés n’y croiront pas plus que ceux qui les expriment ?

Quatre mois plus tard Pie ix écrit aux catholiques de Lille une lettre adressée à M. Théry, de cette ville, en date de janvier 1876. Dans cette lettre aussi il recommande fortement l’antériorité du mariage religieux. Or nous avons vu plus haut qu’il n’existe vraiment plus de mariage religieux puisque ni la