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sur le mariage et le divorce

gique avait conservé dans son code après sa séparation d’avec la France en 1815. Dans le congrès qui a préparé la constitution belge le mariage civil ne fut l’objet d’aucune protestation, d’aucune remarque même, de la part de ses membres prêtres. Bien plus, dans sa célèbre encyclique de 1832, où il flétrit toutes les libertés, Grégoire XVI ne souffle pas mot du divorce resté loi du pays en Belgique. Jamais le clergé belge, si arrogant et si fanatique, n’a essayé de faire modifier le code sur ce chapitre. Le parti catholique non plus. Pas un ministère catholique n’a osé le proposer.

Or, ou toutes les grandes doléances de Pie ix, ainsi que celles d’aujourd’hui, sont incorrectes ou vexatoires au point de vue des droits de la société civile, ou Grégoire XVI devait protester contre la conservation du divorce dans la constitution belge, et aussi contre l’antériorité du mariage civil.

Dans le congrès de 1831, un de ses membres affirma même qu’il tenait d’un prêtre éminent que l’Église n’était nullement défavorable à l’antériorité du mariage civil. Il est vrai que ce même prêtre se plaignit ensuite — par ordre sans aucun doute — que l’on eût violé une confidence, mais cela même ne faisait que démontrer l’entière sincérité de l’information donnée.

Encore en 1876, un évêque de Hongrie, Mgr Horvath, de Pesth, déclarait que l’antériorité du mariage civil ne portait aucune atteinte aux lois de l’Église,