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les erreurs de l’église

maintenant l’unique mode de constater l’état civil des enfants, et ceux qui prétendraient exister dans le mariage sans s’y conformer seraient cause que leurs enfants n’ayant point d’existence légale ne jouiraient pas de tous les droits du citoyen, des avantages qui y sont attachés, et pourraient même être privés de l’héritage de leur père, ce qui serait un grand inconvénient auquel nous ne pouvons trop nous empresser d’apporter le remède dont il est susceptible, sachant encore que par là nous coupons la racine à une multitude de haines, de divisions, de procès interminables auxquels ils ne manqueraient pas de donner lieu.


L’antériorité du mariage civil n’a donc rien que repousse la religion. Pourquoi s’est-on mis à dire le contraire sous Pie ix ? Quelles lumières nouvelles a-t-on reçues après 1840 ? Dans les dernières années de sa vie Pie ix recommandait sans cesse aux membres des pèlerinages qui se rendaient à Rome d’exiger toujours que la cérémonie religieuse précédât la cérémonie civile. Il y a contre cette prétention des raisons légales, et surtout de bonnes mœurs, qui sont absolument péremptoires. Et il y a aussi cette autre considération, qui a bien un certain poids, que le pape n’a pas le droit d’être le maître chez les autres, car enfin ce n’est qu’en vertu des fausses décrétales qu’il réclame ce prétendu droit.

Mais si Pie ix avait raison, le clergé belge ne savait donc pas ce qu’il faisait, en 1831, quand il acceptait sans mot dire non seulement l’antériorité du mariage civil, mais même le divorce, que la Bel-