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sur le mariage et le divorce

religion et aux bonnes mœurs. C’est là la doctrine de l’Évangile qui nous prescrit de rendre à chacun ce qui lui est dû : à César ce qui est dû à César, à Dieu ce qui est dû à Dieu.

Malgré ce principe, sur lequel reposent les fondements de la société, il nous est revenu que quelques ecclésiastiques de notre diocèse n’avaient point égard aux articles 51 et 55 des lois explicatives du Concordat, qui défendent de donner la bénédiction nuptiale à ceux qui ne justifieront pas, en bonne et due forme, avoir contracté mariage devant l’officier civil, et que, contre le texte formel de ces deux articles, ils se permettaient de bénir des mariages dont les contractants n’avaient pas rempli cette condition.

C’est là une infraction aux lois qu’il ne nous est pas possible de tolérer. Ceux qui s’en écartent ainsi ignorent-ils donc que le mariage est une matière mixte sur laquelle l’État et l’Église peuvent exercer leur puissance chacun sur ce qui est de son ressort ? Ou bien refusent-ils au gouvernement actuel de la France un droit dont jouissent tous les autres gouvernements ? D’où viendrait cette exception ? Peut-on méconnaître dans ce gouvernement une autorité que tous les souverains, que le chef de l’Église, que l’Église elle-même y reconnaît ?

C’est pourquoi nous voulons que désormais tous les chefs de famille soumis pour le spirituel à notre administration, fassent ou fassent faire exactement devant l’officier civil les déclarations des naissances et décès qui auront lieu dans leurs maisons, et nous défendons qu’à l’avenir il soit célébré à l’Église aucun mariage dont les contractants n’auraient pas rempli devant l’officier civil la formalité prescrite par les articles 54 et 55 des lois explicatives du Concordat que nous venons de citer.

Cette disposition n’a rien que repousse la religion. C’est