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les erreurs de l’église

même aujourd’hui par tous les ecclésiastiques. Quelques hommes sensés, ceux qui ne croient pas pécher en réfléchissant sur ces sujets et qui ne craignent pas de dire ce qu’ils pensent — malheureusement il n’existe presque plus de ces prêtres dans le clergé — admettent que l’on va trop loin, que l’on empiète sur les droits évidents de la puissance civile ; que le clergé ne devrait pas prêcher le manque de respect à la loi ; et bien souvent le mot influence jésuitique clôt la série de ces admissions.

Au commencement du siècle le pape n’avait pas encore reçu les illuminations envoyées à Pie ix et ne décrétait pas l’antériorité du mariage civil d’atteinte portée aux droits de Dieu. Les évêques ne se posaient pas sans cesse en antagonistes ardents de la loi. Voici ce qu’écrivait, au sujet de l’antériorité du mariage civil, un évêque de Courtrai, Mgr Hirn, vers 1802. Et personne ne peut lui reprocher de n’avoir pas été assez dévoué à ses devoirs puisqu’il aima mieux plus tard souffrir l’exil plutôt que de se soumettre aux volontés de Napoléon devenu empereur. Il dit donc au clergé de son diocèse, dans un mandement du 9 brumaire an xi de la République française (c’est moi qui souligne) :


Monsieur le Curé,


Vous savez combien est stricte l’obligation où sont tous les particuliers d’être soumis aux lois de leur pays et de les suivre en tout ce qui n’a rien de contraire à la piété, à la