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sur le mariage et le divorce

1770, et nombre d’autres ; témoins encore les nombreux mémoires des évêques recommandant, avec une touchante unanimité et au point de vue de l’honneur de Dieu, le refus de l’état civil aux protestants. Jamais plus ineptement cruelle persécution n’a été infligée à des hommes de conduite irréprochable que celle suscitée contre les protestants de France sous la poussée furieuse du clergé. Le Tellier veut faire déclarer illégitimes tous les enfants des personnes non mariées à l’Église, c’est-à-dire des protestants. Le président d’Aguesseau réussit à faire comprendre à Louis XIV que c’était là une pure monstruosité. Pourquoi le jésuite ne voyait-il pas cela ? Parce que son dogme lui faussait l’esprit ! Mais en 1715 le ministre de la guerre, Voisin, confessé par un Jésuite, obtient l’émanation du coupable édit. Sous Louis xv les évêques formulent des plaintes larmoyantes parce qu’on protège trop les réformés. Comment les protégeait-on trop ? En ne leur enlevant plus leurs enfants ! Et en 1745 les abominations de la fin du règne de Louis XIV recommencent et on enlève les enfants des protestants.

Protecteurs des droits du père de famille !

On exige alors que les protestants se marient devant le prêtre. Alors seulement les enfants seront considérés comme légitimes. Quant à ceux qui se marient au désert, c’est-à-dire devant leurs pasteurs, leurs enfants ne pourront hériter. Ces abominables tyrannies contre d’honnêtes gens subsistent