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sur le mariage et le divorce

la sorcellerie, on a vraiment perdu le droit d’affirmer arrogamment que l’on sait sûrement ce que Dieu veut.

XXXIV


Pourquoi a-t-il fallu ôter l’état civil au clergé ? Parce qu’il ne savait faire bien souvent que de l’arbitraire odieux à propos des baptêmes, des mariages et des sépultures des catholiques, et parce qu’il ne reconnaissait ni le mariage des protestants ni celui des israélites et encore moins le mariage civil qu’il traitait arrogamment de concubinage. D’ailleurs comment l’État peut-il admettre qu’une institution qui est la base de tout l’édifice social soit regardée comme étant purement de droit ecclésiastique ? Il faut toute l’incompétence ecclésiastique pour s’arc-bouter contre une idée si évidente. Le mariage étant de droit naturel l’État seul doit le régir puisque tous les citoyens doivent être régis par les mêmes règles elles mêmes formalités sur cela comme sur le reste. L’État n’apporte aucune entrave à la bénédiction des époux par le prêtre mais les effets civils du mariage ressortant nécessairement de l’ordre politique et non de l’ordre religieux l’État doit voir à ce que ces effets ne soient ni compromis ni diminués dans la pratique par le mauvais vouloir individuel, le fanatisme sectaire ou l’étonnante incompétence ecclésiastique sur toutes les questions de droit. Dès que la liberté de conscience fut devenue loi fondamentale de l’É-