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les erreurs de l’église

nièces et les beaux-frères et les belles-sœurs avec la plus charmante facilité. Avant la codification des lois il n’avait jamais été question de ces empêchements dans la législation et il était alors à peu près impossible à un oncle et une nièce, ou à un beau-frère et une belle-sœur, d’obtenir une dispense de mariage des évêques, ou plutôt de la cour de Rome par leur entremise. Cela s’était vu à de très rares intervalles et seulement en faveur de ces larges bourses pour lesquelles il n’a jamais existé de saints goussets rébarbatifs. Cela vient de se faire en Italie. Léon XIII a permis au duc d’Aoste d’épouser sa nièce. On ne saura que plus tard ce qu’il a dû payer pour cette faveur. Mais depuis que la législature canadienne a créé ces deux empêchements civils un des évêques du pays, mort aujourd’hui, semblait chercher au télescope dans son diocèse ceux qui étaient disposés à avoir des enfants sans pouvoir leur donner d’état civil.[1]

  1. Cet évêque est mort depuis quelques années. Il avait dû donner sa démission à la suite de quelques différends avec ses deux supérieurs hiérarchiques, les archevêques de Québec (Canada français) et de Toronto (Canada anglais). C’était un homme de conduite personnelle irréprochable, mais de peu d’instruction et d’une opiniâtreté de caractère qui est restée légendaire. Dans les communautés de femmes on ne l’appelait plus que saint Entêté. Les deux archevêques comprenaient que dans un pays de majorité protestante il était plus sage d’empêcher les membres du clergé de se servir de la chaire pour imposer aux fidèles leurs préférences politiques, mais l’évêque de Montréal maintenait que le clergé devait essayer de donner la bonne