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sur le mariage et le divorce

naissance d’un enfant. La mère doit se purifier avant de rentrer dans le mouvement social, d’où la cérémonie des relevailles. L’Église infaillible devait-elle adopter ces deux anciennes erreurs juives de la femme souillée par ses incommodités ordinaires et souillée encore par la conception et la mise au monde d’un enfant ? Elle a décrété la première erreur dans l’un de ses canons secrets du concile de Nicée de 325 ; a confirmé cette étrange décision au concile de Laodicée de 361, défendant dans ces deux conciles à la femme incommodée d’approcher de l’Église ; et elle a maintenu la seconde erreur jusqu’au commencement du siècle actuel dans certains pays et la maintient encore dans nombre d’autres. Au reste c’était pure question d’argent, de revenu.

Il est très remarquable, dans tous les cas, que des infaillibles sur les mœurs aient déclaré souillure le premier devoir et la plus grande fonction de la femme, celle de la maternité. Autre preuve de la fausseté d’esprit produite par la théologie.

Ainsi le prêtre a déclaré bon ce que Dieu lui-même — dans le système — a déclaré répréhensible : Væ soli ! Et il a déclaré souillure ce que Dieu avait déclaré bon. Faisant sans cesse la leçon au bon Dieu par pure humilité chrétienne probablement !

Saint Bernard avait pourtant dit :

« Ôtez de l’Église le mariage honoré et le lit sans tache et vous la remplirez de concubins, d’incestueux et d’adultères. »