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sur le mariage et le divorce

pas expliquer, mais comprendre le passage relatif aux quatre fleuves, mais c’est tout comme.

XXXII


Sur la question du mariage comme sur nombre d’autres, l’Église, dans son infaillibilité, a adopté précisément l’idée la plus fausse dans son propre système. Il y avait eu dès les premiers temps du christianisme partage d’opinion sur la sainteté du mariage. De grands esprits, comme Origène, Chrysostome, Jérôme, Ambroise, Augustin, Hilaire de Poitiers, avaient adopté le point de vue que le mariage était un mal nécessaire vu la corruption de l’espèce humaine par suite du péché originel. Ils se trompaient sans nul doute puisque le mariage est une nécessité sociale et le moyen régulier de propagation de l’espèce. Et ils n’étaient vraiment pas excusables de ne pas tenir compte du vidit quod esset bonum qui était pour eux parole divine.

Mais le vrai eut aussi ses partisans non moins illustres. L’Église n’a jamais adopté un point de vue erroné d’une question, sans qu’on lui ait présenté le vrai. Clément d’Alexandrie,[1] Lactance, saint

  1. Clément d’Alexandrie avait été mis au rang des saints dans l’ancienne église. (C’était un homme d’une érudition considérable pour son temps et qui a beaucoup écrit. Saint Jérôme l’appelle le plus érudit des Pères. Il avait étudié à la grande école d’Alexandrie. Il prit envie un jour à Benoît XIV d’étudier ses Stromates et il y lut des choses qui lui parurent incompatibles