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sur le mariage et le divorce

applications pratiques de la cupidité ecclésiastique, on informait gravement les fidèles que celui qui épousait sa commère sans payer dispense s’exposait à être frappé du tonnerre s’il la caressait par un temps d’orage. Et pendant les longs siècles d’omnipotence du prêtre on aurait brûlé sans miséricorde quiconque eût osé rire de l’inepte superstition !

Est-ce la justice laïque qui aurait inventé tant de honteux moyens de spéculer sur l’ignorance populaire ? Loin de là, partout où elle a pu se soustraire à la griffe du sacerdoce elle a de suite fait table rase de ces hontes. Et alors le clergé de crier à l’impiété des temps !

Eh bien ! la loi civile peut-elle admettre pareille cause de nullité de mariage ? L’Église a renoncé aujourd’hui à imposer ce ridicule empêchement. Mais pendant des siècles elle a tourmenté, opprimé, ahuri les gens sous prétexte de parenté spirituelle. Et elle le ferait encore si la supériorité de lumières chez les laïcs ne lui avait pas fait honte de ces niaiseries !

Enfin on comprenait si bien les questions relatives au mariage que l’on adoptait comme vérité indubitables des préjugés purement païens, tels que celui de l’illégitimité radicale des secondes noces. Tertullien va jusqu’à dire qu’une veuve ne devait pas se remarier parce qu’elle commettait un adultère vu qu’elle ne faisait qu’une seule chair avec son mari décédé. On disait aussi que le principe de l’u-