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sur le mariage et le divorce

faisait ainsi, par pure arrogance sacerdotale, mille fois plus de bâtards que n’en eût jamais faits le divorce.

Sous le système de l’empêchement de parenté poussé jusqu’au 7e degré les gens n’étaient jamais sûrs d’être régulièrement mariés. Et il fallait présenter à l’official des actes de généalogie sans fin qui coûtaient souvent très cher et pour l’examen desquels il fallait encore payer. De là une source très importante de revenus pour l’Église. C’était là, en fait, le seul objet de l’extension insensée de cet empêchement de mariage. Et voici une des brillantes raisons que l’on en donnait : « Le monde avait été fait en six jours et Dieu s’était reposé le septième. »

Va-t-on croire que je charge le tableau ? Mais ne disait-on pas à Galilée, plusieurs siècles plus tard, qu’il ne pouvait y avoir que sept planètes parce qu’on avait sept chandeliers d’or dans le tabernacle, ou le chandelier à sept branches dans le Temple, ou parce qu’on avait eu les sept églises d’Asie ?

C’est sous le pape Léon iii, au ixe siècle, que le Saint-Esprit suggéra à ses représentants cet adroit et honnête moyen de plumer les fidèles. Me dira-t-on que pareille suggestion de pareille source est impossible ? À première vue l’objection paraît sérieuse, mais Léon x n’écrivait-il pas à l’électeur de Saxe, le 15 juin 1520, que le Saint-Esprit n’était jamais absent du siège apostolique ? Donc il devait être aux côtés de Léon iii à propos du 7e degré de parenté. Il