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sur le mariage et le divorce

nécessités de situation, l’Église les traite de mécréants et ses saintes plumes les insultent sans mesure ! Est-ce qu’on ne comprendra donc jamais, dans le clergé, qu’il faut renoncer à conduire des hommes faits comme des enfants de collège ? Est-ce qu’on ne comprendra jamais que les hommes ont le droit, malgré l’Église, de se marier comme ils l’entendent, et que quand l’Église ne veut pas leur reconnaître ce droit il faut bien que le législateur les protège contre les fantaisies ecclésiastiques et leur donne un moyen régulier de se marier selon leurs convenances ? N’aurait-il pas été nécessaire de le faire quand elle refusait opiniâtrement de marier les acteurs ? Mais alors, l’autorité civile était encore esclave du droit canon et n’osait pas rendre justice aux acteurs parce que l’Église ne comprenait rien à la question.

XXX


Ainsi, avec toutes ces causes de nullités dont plusieurs étaient infiniment moins rationnelles que celle définie par Jésus, on concédait réellement le fait du divorce mais sous sa forme la plus répréhensible puisque l’enfant innocent n’avait plus d’état civil. Le divorce est infiniment moins immoral que le système des nullités parce qu’il ne rend pas les enfants bâtards aux yeux de la loi, ce que faisaient journellement les déclarations de nullité. Et ce qui montre que le prêtre n’a jamais eu le sens de la justice, ni au fond ni dans sa forme extérieure, la procédure,