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sur le mariage et le divorce

même par la création de l’homme et de la femme ? Dans cette donnée le sacrement de mariage est le plus ancien et le plus solennel de tous les sacrements par son origine et sa consécration subséquente. Eh bien ! l’orgueil ecclésiastique a décidé que ce sacrement ne tenait pas devant le vœu solennel, pas plus que devant la prêtrise ! Et ces bons naïfs dans leur orgueil de caste exigent que l’on se mette à genoux devant leurs décisions !

Et ici encore l’Église s’est mise en contradiction avec elle-même. Elle déclare depuis 8 ou 10 siècles que le sacrement de l’ordre dissout le mariage non consommé ! Mais il n’en était pas ainsi auparavant. Pendant huit siècles le mariage n’était jamais dissous par l’ordination. Le concile in Trullo ordonnait sans doute de déposer les évêques mariés subséquemment à leur ordination, mais quand on ordonnait évêque un homme marié il devait garder sa femme. Cinq siècles plus tard Alexandre iii décide le contraire.

Cette cause de nullité était donc coupable à tous les points de vue puisqu’elle rendait inférieur à un simple acte personnel un sacrement que l’on assure être si sublime par son origine, puisqu’elle brisait un contrat solennellement consenti et ratifié, et puisqu’enfin elle rendait la femme victime d’une injustice par la violation certainement coupable en bonne théologie d’un engagement indissoluble en droit canon. Et elle devenait une immoralité quand