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sur le mariage et le divorce

Cette cause était nécessairement radicale. Il y avait là nullité réelle, puisqu’il y avait lien inexistant.

3o L’union entre parents à divers degrés.

Quand la nullité s’étendait jusqu’au septième degré de parenté c’était un peu trop se moquer de Dieu et des hommes que de regarder pareille cause

    ties, seule cause efficiente du mariage, l’avait régulièrement constitué. Ce qui est fait est fait. On peut le défaire quand certaines circonstances l’exigent mais pas plus que la loi civile l’Église n’a le droit de déclarer qu’un fait légal constaté sur un registre ne s’est pas produit. Le consentement des parties a produit un mariage régulier, un fait légal. Et quand l’Église s’obstine à déclarer qu’un fait légalement constaté cesse d’être un fait ; qu’un mariage régulier cesse d’avoir été régulier par suite d’un accident survenu, par exemple, dix ans après la création du lien, elle affirme tout simplement une fausseté et elle montre de plus qu’elle ne comprend rien aux questions de droit. Si les ecclésiastiques étudiaient un peu le droit civil, ils ne s’enferreraient pas à tout instant sur des distinguo qui ne sont que risibles pour ceux qui comprennent ce que c’est que le droit. Les légistes, eux, ne veulent pas déclarer nul ce qui a été licite, valide et légal. Et ils concluent à la cassation du lien, sur raisons suffisantes, parce qu’ils veulent se tenir sincèrement dans la logique des choses. Mais l’Église, qui veut faire des divorces sans prononcer le mot, est obligée d’avoir recours à des faux-fuyants et des faux prétextes et de ruser avec les situations pour faire un divorce, tout en s’en défendant bien. En déclarant nul ce qui n’a jamais été nul, elle n’en brise pas moins le lien, mais elle le fait au prix d’une hypocrisie. La loi civile se tient dans la vérité des faits et des choses, et l’Église, gardienne de la morale, ment aux faits en déclarant nul ce qui était régulier et valide. La loi civile ne connaît que le droit. L’Église ne veut connaître que son dogme dont les conséquences ne produisent souvent que d’odieuses injustices. Voilà pourquoi il faut que tôt ou tard elle recule et se soumette.