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les erreurs de l’église

bonne heure l’esprit sur toutes les questions de droit naturel et il soutient les plus triomphantes absurdités en les attribuant respectueusement au Saint-Esprit ! Il faut bien que la loi civile le mette à la raison.

XXVI


Jésus a donc donné plus de solennité à l’institution du mariage, plus de solidité au lien conjugal, mais cela même prouve qu’il n’a créé ni l’un ni l’autre. Et puis il n’a pas prononcé son indissolubilité absolue puisqu’il reconnaît une cause légitime de dissolution du mariage : l’adultère. Puisque l’Église a cru pouvoir affirmer, malgré l’évidence des faits et des dates, que le mariage avait été institué par Jésus, elle devait au moins prendre l’institution dans son ensemble telle qu’il l’avait définie. Mais ici encore elle a corrigé Jésus en mettant au panier l’une de ses plus importantes paroles. Jésus avait exprimé un précepte accompagné d’une restriction. L’Église a pris le précepte et effacé la restriction. Où était son droit de ne prendre que ce qui convenait à sa politique dans un précepte qu’elle affirme être divin ? Ou elle ne regardait pas l’ensemble du précepte comme divin, ou elle devait accepter l’adultère comme cause radicale de dissolution du mariage. [1]

  1. Le catéchisme du concile de Trente dit : « Notre-Seigneur déclare positivement que quiconque renvoie sa femme et en