Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
127
sur le mariage et le divorce

de mal à personne et faire le plus de bien que l’on peut, voilà l’homme de bonne volonté par excellence. Mais les sacerdoces n’ont jamais su prêcher que la haine du dissident qu’il faut massacrer quand on est assez fort. C’est l’esprit laïque éclairé par la philosophie qui a rendu les sacerdoces impuissants, ne pouvant les rendre raisonnables et sensés.

Mais il y a une question bien autrement importante que celle des mariages mixtes à propos desquels l’Église montre tant de déraison. Nous verrons plus loin que l’Église ne reconnaissant pas le mariage juif ou protestant, elle permet à l’un des conjoints appartenant à l’un de ces cultes, de se marier du vivant de l’autre conjoint, s’il se convertit au catholicisme ! Voilà donc en fait le concubinage et le divorce directement autorisés par cette Église qui les proscrit, et une évidente immoralité sanctionnée par cette Église infaillible sur les mœurs ! N’est-ce pas renversant ? La loi civile peut-elle permettre au pape ou aux évêques de briser le lien conjugal — sacré par lui-même, dit Léon XIII — briser les familles, et rendre bâtards des enfants nés en légitime mariage hors du catholicisme, parce que l’Église a la fantaisie de prétendre que la vérité n’existe que chez elle ? Poser de pareilles questions c’est les résoudre. Il n’y a que le prêtre qui ne comprenne pas que les prétentions de son Église sont exorbitantes, anti-chrétiennes, immorales en principe et surtout impraticables en fait. Mais on lui fausse de