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les erreurs de l’église

2o Refondre les codes sur tout ce qui touche à la question du mariage ;

3o Enfin admettre le principe de l’inégalité des citoyens devant la loi civile.

Et tout cela pourquoi ? Parce que dans sa détermination de s’emparer de tout et de soumettre à l’Église le temporel comme le spirituel, le prêtre a voulu faire une question strictement religieuse de ce qui est une question essentiellement sociale et civile.

Sous le régime auquel l’Église voudrait faire revenir le monde, les attributions actuelles des cours civiles sur les questions matrimoniales passeraient nécessairement aux officialités, qu’il faudrait recréer puisque l’Église a eu la fantaisie de décider que « c’est un dogme de foi que les causes matrimoniales appartiennent aux juges ecclésiastiques ».

Or il est peut-être permis de prévoir que les officiaux du jour seraient tout aussi incompétents en loi, aussi avides et aussi rapaces que leurs prédécesseurs des siècles passés, qui ont laissé de si déplorables souvenirs.

Quant à refondre les codes au profit de l’Église les nations ne seront peut-être pas très disposées à retomber sous la férule ecclésiastique, si dure et si arrogante dans tous les temps.

Mais le pire côté d’un pareil retour au moyen âge serait que les catholiques ne jouiraient pas des mêmes droits que les autres citoyens. Tous ceux qui sont hors de l’Église — et qui ne s’en portent pas