Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
les erreurs de l’église

papauté serait la ruine de l’Église. Or tout le règne du successeur de Pie IX s’est passé à essayer, sans le dire, de voiler, corriger, faire oublier la politique imprévoyante et casse-cou de son prédécesseur. Il lui a fallu faire des prodiges d’habileté pour ne pas paraître le condamner explicitement tout en donnant une direction toute différente à la course du navire.

Mais un homme, quelque éminent qu’il soit, ne peut changer en vérité l’erreur historique ou la négation des choses acquises à la science. Une définition comme celle que l’on vient de lire produit naturellement un immense effet sur la grande masse catholique qui juge d’après les paroles du pape et non par suite d’étude spéciale des questions. Mais malheureusement cette belle et éloquente définition ne tient pas contre les faits tels qu’ils sont.

L’essence du mariage ne résidant que dans le consentement des époux, l’institution peut bien être considérée comme sacrée or droit naturel, mais elle n’est pas sacrée en religion au sens propre du mot. La même chose au sujet de la définition : sacré par sa nature. Sa nature ou objet c’est la propagation de l’espèce. Il n’y a rien là de religieux per se. L’institution doit être considérée sacrée au point de vue familial, au point de vue social, mais là encore la religion n’intervient que pour sanctifier, selon ses adeptes, et non pour créer, puisque le mariage existe sous tous les cultes. Jusqu’en 862, l’Église n’avait