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sur le mariage et le divorce

qui la lisent sans esprit critique — comme la création des mondes, des animaux, de l’homme — est copie de documents plus anciens. Et ce qui est mieux encore c’est que ceux qui se cramponnent à la Genèse comme écrit inspiré se moquent sans merci des idées qui ont été copiées dans ce livre, quand ils les lisent ailleurs. Chez les autres ces idées sont absurdes. Chez eux elles sont inspirées. Chez les païens elles viennent du diable. Chez eux elles viennent de Dieu. Eh bien ! pour l’amour de Dieu, que l’on nous offre donc des choses sensées, acceptables ! Que l’on ne base donc pas ce qu’on assure être la vérité certaine sur des notions, des affirmations, que l’on trouve niaises ou diaboliques chez les autres, et dont on s’est emparé parce qu’on n’a pas pu trouver mieux. S’il était vrai que Moïse eût écrit la Genèse dans sa forme actuelle : s’il était vrai qu’Adam ait été le premier homme, s’il était vrai que le sacrement dans sa forme actuelle remontât réellement à Jésus, M. l’abbé Paoli aurait pu prétendre, avec quelque couleur de vérité, que de sa nature « le mariage est un contrat religieux ». Mais aussi, si Adam n’a pas existé à l’époque où le place la généalogie de Luc, ou Luc n’a pas été inspiré ou toutes les prétentions de M. l’abbé Paoli sont fausses. Que M. l’abbé Paoli veuille bien nous dire laquelle des deux Alternatives il choisit. Je suis curieux de voir à quel distinguo il aura recours pour concilier deux inconciliables.